Toutes les variétés de truffes ne se cultivent pas, seule la tuber melanosporum (truffe noire), la tuber uncinatum (truffe de bourgogne) ou la tuber aestivum (truffe d’été) se cultivent vraiment. La tuber magnatum (truffe blanche) est exclusivement sauvage.

Bien que la culture de la truffe ne soit pas encore une culture raisonnée, 80% de la production de truffe noire vient de truffières plantées. Bon nombre de pépiniéristes proposent des chênes ou autres essences d’arbres mycorhizés soit à la tuber melanosporum, soit à l’uncinatum. Un arbre mycorhizé est un arbre auquel on a inoculé le mycélium de la truffe. Il y a plusieurs procédés de mycorhization dont celui de l’INRA.

Une fois la mycorhization constatée, l’arbre est planté sur un terrain favorable. Le terrain doit avoir un ph élevé (au-dessus de 7,5), être argilo calcaire, plutôt drainant. Une fois celui-ci en terre, il faut s’armer de patience. En effet, les premières truffes apparaissent rarement avant la 7eme année.

Chaque année, il faut travailler la terre, surveiller l’irrigation, tailler les arbres et analyser régulièrement le sol.

Pour la melanosporum, c’est au bout de la 3ème ou de la 4ème année, qu’apparaissent les célèbres brûlés. Ceux-ci sont la preuve de la présence du mycélium. Attention, même si le mycélium est bien là, cela ne veut pas obligatoirement dire que vous produirez de la truffe. La truffe est le fruit du mycélium, parfois, souvent même, le mycélium ne produit pas de fruit. Le brûlé apparaît, car le mycélium, émet des herbicides puissants afin de détruire toute espèce qui serait en compétition avec lui sur l’eau et les sels minéraux qui sont des denrées rares dans le sol. On voit clairement aux pieds des chênes un grand rond dans lequel aucune herbe ne pousse.

Toujours pour la melanosporum la truffe, ou plus exactement la truffette, apparaît à partir du mois de mai. Elle est rattachée au mycélium qui lui, est rattaché aux racines du chêne. Grâce à l’arbre, la truffette va pouvoir profiter de la photosynthèse. En échange, le mycélium va apporter au chêne des sels minéraux que celui-ci n’est pas capable de puiser. C’est pourquoi on appelle cela une symbiose. Le mycélium et l’arbre vivent en parfaite harmonie dans un échange de bons procédés. En aucun cas, le mycélium n’est un parasite de l’arbre. Entre le mois de mai et le mois d’août, la truffette va rester accrochée au mycélium, et c’est à ce moment qu’il faut surveiller son irrigation. Elle a besoin, comme tout champignon, d’eau surtout au moment de son développement. Si elle ne reçoit pas suffisamment d’eau, elle ne va pas se développer ou, pire, elle meurt. C’est pourquoi, dans les temps anciens, on savait qu’après les gros orages d’août on pourrait récolter de la truffe en hiver. En septembre, notre truffe arrivée à l’âge adulte, se sépare du mycélium et va grossir et mûrir seule. C’est là qu’elle va devenir une truffe. Sa maturité sera à son apogée en janvier février. C’est à cette période qu’elle aura sa taille définitive et surtout un goût et un parfum qui fera d’elle un diamant noir. Le froid la fera mûrir un peu plus vite, mais la gelée risquera de l’abimer. On la récolte à l’aide d’un chien, bien qu’il y ait d’autres méthodes avec la mouche ou le cochon (lire « La récolter »). Une truffe mûre doit être noire à l’intérieur avec de belles nervures fines et bien dessinées.

Les grands pays producteurs sont la France, l’Italie et l’Espagne. Quelle que soit son origine, elle est toujours appelée « truffe noire du Périgord ». Nous commençons à voir des producteurs dans les pays de l’Est ainsi qu’en Nouvelle Zélande où la production est en décalé par rapport à l’Europe. En Nouvelle-Zélande, la truffe n’existe pas et n’a jamais existé à l’état naturel, la production est exclusivement issue de la culture. Les trufficulteurs néo-zélandais ont choisi le procédé de mychorization de l’INRA.

La truffe noire n’est quasi plus récoltée à l’état sauvage et est cultivée à plus ou moins grande échelle.  En France, les grandes régions productrices sont le Périgord, le Sud et surtout le Sud-Est. 80% de sa production vient de la région PACA. Elle est issue aujourd’hui de culture.

La période de récolte varie suivant les variétés. La truffe d’été se récolte d’avril à août, la bourgogne de septembre à décembre, la magnatum d’octobre à décembre et la melanosporum de décembre à mi-mars. On peut déguster de la truffe quasi toute l’année.